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LA FOIS OÙ JE ME SUIS MARIÉE, PUIS DIVORCÉE, EN MOINS DE 24H, AU CAIRE.



Je ne dirais pas de l’Égypte que c’est une destination dangereuse. Loin de là !

C’est juste que l’Égypte, c’est une de ces destinations qui est légèrement plus complexe quand on y vient seule et qu’on possède un vagin.


Il y a une tonne de charmantes personnes en Égypte qui nous souhaite la bienvenu de façon bienveillante, mais tel qu'expliqué hier, pour les voyageuses solo, l’Égypte est malheureusement souvent synonyme de harcèlement.


 Les « catcalls » sont très (trop) nombreux et le sentiment de « pièce de viande » qui s’y rattache est, ma foi, fort désagréable.

Les Égyptiens, ils ont leur symbole touristique à cœur quand vient le temps des « pick up line » .

Ça passe de :

 “ You’re so fine, you made a pyramid grow in my pants, you wanna see it ? “

à sa variante:

“ You think the pyramids are big ? Wait to see what’s in my pants”

ou encore

 “ Give me a PYRAMI and I’ll give you my D later”.

Ça, ce sont les plus charmantes, parce qu' inexplicablement, les menaces à peine voilées de viol sont choses courantes :

 « Take care babe, I wouldn’t mind doing some jail time for a piece of you”

ou encore

“ It’s your choice : you can scream “yes” or scream for help, but I’ll make you scream baby"


HOW LOVELY!


Bref, on peut dire que les Égyptiens, ils n’ont pas d'appétit que pour les falafels.


Je sais que les femmes accompagnées, que ce soit en tour guidé ou simplement en famille, ne subissent pas ce traitement aussi intensément. Également, j’avais lu que les femmes mariées, suscitent beaucoup moins d’intérêts et suivant un commentaire sur mon post d’hier j’avais décidé que j’allais être marié, dès le lendemain matin.

J’avais fouillé dans mon sac de cosmétique, j’avais sorti une vieille bague de chez Ardène, je me l'étais mise au doigt.

Bingo.


Spoiler alert…ça va mal finir cette histoire-là.

J’étais pas prête.


 ***

Je me réveille ce matin et je me dirige vers l’île de Gezira, portant très fièrement ma bague de faux mariage au doigt qui ne semble pas avoir un grand pouvoir dissuasif pour les pick up line dans le métro. En après-midi,je reviens vers le centre ville et j'entre dans un commerce. Demande en mariage imminente. « sorry, i’m already taken » que je lui dis, en lui pointant mon bijoux made in china , trois pour le prix d’un.


Et là, sortie de nulle part, il me demande :


-Oh yeah, who’s the lucky guy ? what’s his name ?


Fuck, j’avais pas penser à ça. Je suis complètement figée. Il n’y a aucun nom masculin qui me vient en tête. Je balaye les yeux de droite à gauche.


-euh…JOHN !


C’est international, John. Ce n’est personne et tout le monde en même temps. C’est parfait, que je me dis !


-John who ?


Et là, sur un ton des plus incertain, attendant presqu’une approbation, je lui réponds, comme une championne :


- Euh…Doe ?


Ouin. Je sais. Juge moi. C’est vraiment la seule chose qui m’est venu en tête vite vite de même.


Il penche la tête et hausse les yeux.


-John Doe ?


En l’entendant sortir de sa bouche, je réalise la totale absurdité de la chose mais, je persiste ( BRA-VO !)


- Hen hen…


- Oh, and what’s John Doe doing in life ?


BIN VOYONS ! que je me dit. C’est bin du trouble avoir un mari imaginaire ! Je ne savais pas qu’il fallait que je lui invente un nom pis une vie !


LEAVE MY FAKE JOHN ALONE !


Je lui coupe ça court, en lui répondant seulement « ah..working…you know »


Et avant même que je puisse m’apercevoir de ce qui se passait, il m’avait déjà pris la main, scruter la bague et dénigrer la qualité de mon bijoux en me mentionnant l’oxydation causé par celui-ci :


- Cheap ! cheap ! You deserve better jewellery. Your husband shouldn’t let you visit the city alone. Bad husband !


Définitivement, mon mari imaginaire, c’est un crétin.


Non seulement il me laisse seule pour visiter Le Caire, mais en plus, il m’a acheté une bague de mariage cheap qui laisse des traces de vert sur mon doigt. Quel con! J’ai vraiment un mari imaginaire de merde. Je crois que je vais demander le divorce.


Ça fait qu’après un épisode d’environ 8 minutes de complète mythomanie, à inventer des excuses et une vie à un homme qui n’existe même pas, j’ai acheté des asti de gougoune pour John, au marchand, comme s’il fallait que je donne de la crédibilité à mon faux mariage. (Ne me demande pas pourquoi je ne suis pas simplement sortie de la boutique en courant.Ils sont forts ces égyptiens, ils sont forts. J’étais pas prête.)


C’est n’importe quoi.

Ma vie est un gouffre sans fond de pathétisme.


Quand je suis revenue à ma chambre d’hôtel, j’ai enlevé ma bague, je l’ai déposée sur le comptoir de la salle de bain et j’ai dit : « John, you and me : OVER! You’re not bringing me any good. I don’t need you. In fact, I’m much better alone. “

Puis, on a divorcé.


Je n’ai pas besoin d’un homme. En fait, je n’ai jamais eu besoin d’un homme dans ma vie. Ils ont trop souvent, pour moi, tout comme l'a été John, constituer un paquet de trouble et une atteinte à ma liberté. Dont get me wrong, je les aime vraiment beaucoup, mais je ne les laisserai jamais devenir une nécessité ou le centre de mon univers.


Va un peu chier, Égypte, de m’avoir fait penser le contraire, l’instant d’un moment.

Mais j’t’aime pareille, merci pour le reminder.


Donc, si tu veux des gougounes égyptiennes, je te les donne.


John portait des 10.


PARCE QUE OUI, Y’A AUSSI FALLU QUE JE LUI INVENTE UNE POINTURE DE CHAUSSURE.


Est-ce que quelqu’un pourrait me shipper une bouteille d’apérol par FEDEX, svp ?

Je la boirais avec une paille, recroquevillée en position fœtal, dans ma chambre d’hôtel.

Merci là !

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