NO HABLO ESPAGNOL
- claudinelussier185
- 7 janv.
- 4 min de lecture
Nous avons quitté Campo Quijano, hier, en direction de San Antonio De Los Cabres.
San Antonio de Los Cabres c’est…comment je te dirais bien ça ?….UN TROU.
Un vrai.
C’est sale, c’est pauvre, c’est bidon ville.
Quand t’arrives tu te demandes ce que tu fais là, MAIS c'est un passage obligé car c'est la porte d’accès des Salines.
Nous avons atteint la ville après une heure de route spectaculaire sur la 51.
Nous nous sommes arrêté le temps d’aller voir le viaduc, de faire le plein d’essence, d'acheter des bouteilles d’eau et de faire un tour de ville non sollicité gracieusement offert par google map.
De là, on avait décidé de prendre la 79 pour se rendre jusqu’à Salinas Grandes.
La 79 c’est une trail tape-foufounes de grosses roches, de bouette, de trous sortis de nul part, d’ânes et de lamas qui traversent en courant, sans avertir. Bref, une trail que la plupart des gens tentent d’éviter.
Elle ne fait pas dans la douceur la 79, cependant , elle possède 2 grands avantages :
- Il n’y a personne d’autre sur la route
- Elle propose des paysages HALLUCINANTS en longeant en petite partie le désert de sel Salinas Grandes.
Après tout près de 2 heures d’esquivage d’affaisement de la route à se faire shaker le popotin, ainsi que de nombreux arrêts photos à simplement rester bouchebée de contemplation, on a vu une entrée pour une trail transversale qui semblait mener directement sur la Salinas Grandes.
J’ai aussitôt fait demi-tour pour l’emprunter.
Les filles me disent :
-Ouin…tu veux essayer ça ?
-Ouep !
Arrivées au bout de la trail, on aperçoit un genre de hangar à camion à air ouverte, une barrière et un signe qui indique clairement que l’entrée y est interdite, MAIS juste à côté du hangar, une piste accessible qui mène directement sur la Saline.
Je contourne le hangar, j’emprunte la piste et à l’entrée de la Saline on voit qu’il y a une pancarte rouge qui nous avise qu’on n’a pas d'affaires là.
Ma cousine me dit, de façon très désinvolte
-Ah, je crois qu’il y a une pancarte qui indique qu’on ne peut pas passer...
Ce à quoi je lui réponds avec un large sourire
- Ah ouais ? je sais pas…No hablo espagnol ?
Je lui jette un coup d’œil, je regarde Caro en arrière et les deux filles me répondent :
- Indeed ! No hablo espanol !
Le « no hablo espanol" est une technique que j’utilise assez fréquemment et ce, dans plusieurs circonstances ; quand je ne veux pas me faire achaler, quand j’ai pas le goût de jaser et quand je fais ma rebelle.
Je sais lire l'espagnol, je le comprends relativement bien, mais j’ai l’air d’une enfant de 5 ans affichant un gros retard de langage quand je le parle. Ma cousine Patsy, elle, le parle très bien.
Tu te dis peut-être : "Bin là, tu passes tes hivers dans des pays hispaniques pis tu ne parles pas mieux que ça ?"
Non.
Mon cerveau est beaucoup trop occupé à stocker des informations impertinentes tel que :
-Une autruche peut atteindre une vitesse de course de 72km/h
- La boanthropie est une maladie mentale dans laquelle un homme ou une femme pense être un bovin.
-Une coquerelle peut vivre jusqu’à une semaine sans tête.
Et j’en passe...
Plus de place pour l’Espagnol !
Bref, de retour à notre passage « interdit » sur le Salinas Grande.
On a entamé la route sur un pont de sel qui nous exposait un point de vue incroyable sur l’étendue du salar.
Du blanc immaculé à perte de vue.
Il y a des trails, dans le désert de sel, on n’est pas allé scraper l’écosystème, là !
On a juste emprunté les trails des employés de l’usine d’extraction, qui ne sont pas du tout faites pour les touristes…
Je n’aurais jamais embarqué sur le salar s’il n’y avait pas eu à prime abord des chemins de tracés.
Je n’aurais jamais, non plus, franchi le salar si j’avais été dans un pays où l’excuse de « On s’est juste trompé de route » aurait pu nous valoir une peine de prison.
C’est l'Argentine ici, pas le Turkménistan !
Bref, on s’est baladé 1 heure dans le gros sel, à s'émerveiller de la splendeur de ce qu’on était en train de voir, de ce qu’on était en train de vivre, jusqu’à ce qu’on atteigne l’accès à la route 52 et qu’on aperçoive la masse touristique en line up pour des photos.
En les voyant au loin, on s’est dit : "My god, leur point de vue doit être extraordinaire s’ils se rassemblent tous là, allons voir ! »
En débarquant du truk, tout ce qu’on pouvait voir c’était des touristes qui prenaient des photos de sel blanc qui tirait sur le jaune avec un background d’autoroute…
Non mais tsé..Parle-moi de ça, une belle expérience de même !
On venait, de notre côté, de rouler tout près d’une heure, seules au monde dans le désert de sel, à voir ce qu’eux ne verraient jamais.
Aussitôt sortie de notre véhicule, un des nombreux guides touristiques nous a repéré et s’est adressé à nous en espagnol en nous demandant où était notre guide. On lui a répondu que nous n’en avions pas. Il nous a dit qu’il était obligatoire d’en avoir un et que l’accès au salar passé cette frontière était interdit. Il voulait nous vendre un accès, une prise de photos, un paquet de cochonnerie, savoir d’où on arrivait, comment on avait passé, etc…
On s’est alors regardées toutes les trois et on lui a répondu : "SORRY, NO HABLO ESPANOL !" avant de retourner dans le véhicule et de ressortir… par l’entrée officielle!
Salinas Grandes, Argentine.
Une des expériences de désert les plus cool qu’il m'ait été donné de vivre!
En photos, la 79 et le salar !






















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