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NYQUIL, CORRUPTION, CHÈVRES ET MARTINE ST-CLAIR ou le plus beau jour de ma vie.


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Ça fait qu’hier soir, on a fait de l’insomnie et que pour régler le problème, on a décidé de se geler au Nyquil.

Ça tape, du Nyquil.

Tellement qu’on s’est levées à 10h au lieu de 6h tel que prévu…


Moi j’étais top shape. Karine était vraiment lendemain de Nyquil…


Nous sommes sautées dans le 4X4 et nous nous sommes dirigées vers Essaouira, une ville côtière à 200km de notre hôtel. Nous avions deux objectifs : visiter la ville et voir des chèvres dans des arbres. La route pour se rendre jusqu’à Essaouira traverse la vallée de l’argan et elle est réputée pour ses chèvres qui grimpent dans les arbres pour se nourrir.


En route vers notre destination, j’avais peut-être le pied un peu pesant.

J’aime tellement pas ça, la vitesse…


Bref, je me suis fait intercepter.

-Vous étiez en excès de vitesse, vos papiers.

-Oui, monsieur. Pardon monsieur.


Il regarde mon permis de conduire.

-Sortez du véhicule et suivez-moi.

-Vous voulez que je vous suive où ?

-L’autre côté de la route.


Bon.

Ok.

Je sors et je traverse la route à 4 voies avec lui. Il sort ses papiers pour rédiger la contravention et il me dit que ça me fera 150 dirhams que je devrai aller payer à l’hôtel de ville de «je-ne-sais-pas-c’est-où ».

-Mais mais mais…monsieuuuuuuur !!! C’est que « je-ne-sais-pas-c’est-où », je suis pas mal certaine que ce n’est pas sur mon chemin….


Je sors 200 dirhams de mon sac, mon plus beau sourire et des battements de cils pareille que dans les cartoons et je lui dit :

-Ça m’arrangerait vraiment beaucoup si je pouvais le payer à vous directement.

-Tu n’as pas besoin du reçu, dit-moi ?

-Non, non…ce n’est VRAIMENT pas nécessaire.

Il a pris mon 200 dirhams , a fouillé dans sa poche, m’en a redonné 100 et il m’a dit « Bonne journée, la gazelle »


Je venais de me sauver un détour pis 50 dirhams, la vie était déjà parfaite, mais elle me réservait encore mieux !


Nous avons atteint Essaouira , visité les souks ainsi que le bordwalk puis nous étions prêtes à retourner vers la campagne marocaine à la recherche de mes chèvres grimpantes.


Après près d’une heure de route sans chèvre, je commençais à désespérer quand Karine s’est écriée : « CHÈÈÈÈÈÈÈÈÈÈÈVRES !!!! »


Sans même regarder mes angles morts pis si quelqu’un me suivait de trop proche, j’ai sacré les break en pleine autoroute, traversé 2 voies et je me suis mise à gambader vers l’arbre à chèvres.

Là, nous avons fait la rencontre de celui que j’appelle affectueusement Mohamed Seguin, pis ses chèvres.


J’étais BEAUCOUP trop excitée de voir des chèvres ( on n’a pas ça , au Québec, tsé…)

Mohammed m’en a garoché une dans les bras et mon cœur a fondu.


Karine, elle, était beaucoup moins enthousiaste.

Karine, c’est le grinch des chèvres.

Elle a perdu son cœur d’enfant, la pauvre !

-Karine, prends la chèvre.

-Non.


Bin voyons, que je me suis dit. Elle est encore hangover du Nyquil ou quoi ? C’est le plus beau jour de ma vie, comment elle ne peut pas être du même avis ? Bon c’est sûr qu’elle a deux enfants.

C’est possible que de voir des chèvres dans un arbre ne soit pas tout à fait au même niveau que la naissance de ses enfants sur l’échelle des joies de la vie, mais d’après moi…ça ne doit pas être loin !


-PRENDS LA CHÈVRE.

-Es-tu malade ? J’touche pas à ça. NON.


Après quelques minutes à discuter, Mohammed Seguin nous demande un lift jusqu’à chez lui. Je lui réponds du tac au tac que nous allons l’embarquer avec plaisir.

Karine me regarde et me dit :

-Bin non, criss, on va pas embarquer des chèvres dans le truck !?

-Oui. Sinon t’es plus mon amie.


La beauté de la chose c’est que Karine, qui en aucun cas n’a voulu prendre ou caresser une des 2 chèvres s’est retrouvée à faire 10 km de char avec une biquette sur elle.

Je te raconte pas la face de « je te tue cette nuit durant ton sommeil » qu’elle faisait !


Nous sommes allées reconduire Mohammed chez lui, avons salué sa famille, poliment refusé l’invitation à boire le thé, puis nous avons repris la route.


En sortant du chemin sinueux de campagne qui menait chez Mohammed, Karine a mis « Ce soir l’amour est dans tes yeux », de Martine St-Clair, parce qu’elle sait que je trippe sur Martine St-Clair (juge moi, j’m’en fou ! ).

J’ai monté le son et j’ai chanté à tue-tête, pendant qu’elle regardait par la fenêtre, stoïque, les yeux dans le vide.

Puis finalement, nous sommes revenues sur la route des fesses.


Mais comment cette journée pourrait être meilleure, hein ?

Impossible !

C’est le plus beau jour de ma vie.


J’ai déjà hâte à demain, qui sera le nouveau plus beau jour de ma vie.

Parce que ce n’est pas un peu ça, le but, dans la vie, de faire en sorte que chaque jour soit le plus beau de notre vie ?

En tout cas, moi, j’aime bien le penser.

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